Le printemps et l’été sont des saisons pendant lesquelles il est fréquent de tomber sur un jeune oiseau échoué loin de son nid. Souvent, les gens sont tentés d’intervenir, pensant que l’animal est en détresse. Pourtant, vous devez comprendre le comportement naturel des oiseaux pour éviter de perturber leur développement. Si un jeune volatile semble abandonné, il peut être dans une phase d’apprentissage où ses parents le surveillent à distance. Avant d’agir, vous devez vous assurer de la nécessité de l’aide humaine, tout en connaissant les gestes qui soutiendront réellement l’oiseau sans lui nuire.
Évaluer la situation et agir en conséquence
Devant un jeune oiseau trouvé seul, la première étape consiste à observer. Un oisillon au sol n’est pas systématiquement en danger. Reconnaître un oisillon en phase d’émancipation est essentiel avant toute intervention. Ces jeunes, bien que hors de leur nid, restent sous la vigilance des parents qui continuent de les nourrir. Des espèces telles que le merle et l’étourneau passent du temps au sol avant leur premier envol. En revanche, la présence au sol d’un martinet ou d’une chouette, qui ne vivent pas sur ce terrain, est un indice manifeste de détresse.
Constatez-vous des signes de blessure ou de faiblesse ? L’oisillon montre-t-il des difficultés à se déplacer, présente-t-il des plumes anormalement ébouriffées ou semble-t-il prostré ? Dans ces cas, une aide est probablement nécessaire. Prenez garde : l’intervention directe peut être contre-productive. Évitez de donner eau ou nourriture, car une mauvaise administration peut aggraver l’état de l’animal. Les oisillons requièrent une alimentation spécifique qui varie selon l’espèce, et un mauvais geste pourrait être fatal.
La présence de chats ou d’autres prédateurs constitue une menace directe. Si l’oisillon est exposé, envisagez de le placer en hauteur, à l’abri, mais toujours dans les parages pour que les parents puissent le retrouver. Assurez-vous que l’endroit choisi soit sécurisé et hors de portée des prédateurs. Une boîte en carton percée de quelques trous fera office d’abri temporaire si nécessaire.
Si l’oisillon est effectivement blessé ou si vous êtes certain que les parents ne sont plus présents, contactez un centre de soins pour la faune sauvage ou la Ligue de protection des oiseaux (LPO). Ces organisations disposent de l’expertise requise pour prendre soin de l’animal et maximiser ses chances de survie. Il est déconseillé de tenter de soigner un oiseau sauvage par ses propres moyens, car cela requiert des connaissances et des compétences spécifiques.
Soins et réhabilitation de l’oisillon
Dans l’éventualité où un oisillon recueilli nécessite des soins, le centre de sauvegarde ou la Ligue de protection des oiseaux (LPO) s’avèrent être les refuges appropriés. Ces structures spécialisées ont pour mission de rétablir la santé des oiseaux blessés et de les préparer à leur retour dans le milieu naturel. Anne-Laure Dugué, responsable des centres de soins pour la faune sauvage à la LPO, souligne que l’expertise et l’équipement dont disposent ces lieux sont majeurs pour augmenter les chances de survie des animaux admis.
La prise en charge par un centre de soins inclut une évaluation vétérinaire minutieuse, suivie d’un régime alimentaire et de soins adaptés à chaque espèce. Pour les oiseaux carnivores comme les rapaces, cela peut signifier la fourniture de viande rouge ou de proies spécifiques. Le merle noir, omnivore, bénéficiera quant à lui d’un régime varié, comprenant fruits et insectes. Vous ne devez pas nourrir ou hydrater un oiseau sans les conseils d’un spécialiste, car une alimentation inadaptée peut aggraver l’état de l’animal ou même conduire à sa mort.
Le processus de réhabilitation consiste à habituer progressivement l’oiseau à la vie sauvage, en lui fournissant un environnement stimulant et sécurisé qui imite ses conditions naturelles. Cela peut inclure des vols dans des volières adaptées ou des interactions avec d’autres oiseaux de la même espèce pour favoriser les comportements sociaux naturels. François Omnes, chef du service Usages et gestion de la biodiversité à l’Office français de la biodiversité (OFB), rappelle que l’objectif ultime est de rendre à l’oiseau sa pleine autonomie pour qu’il puisse se débrouiller seul une fois relâché.
La participation des bénévoles est aussi un pilier du fonctionnement des centres de soins. Leur engagement est indispensable pour maintenir le flux continu des opérations et assurer le bien-être des oiseaux. Si vous êtes témoin de la détresse d’un oiseau sauvage, contactez le centre de soins le plus proche ou la LPO pour obtenir de l’aide. Ces entités, qui soignent environ 20 000 animaux par an, majoritairement des oiseaux, disposent de la compétence et de la bienveillance nécessaires pour intervenir efficacement.